Entretien avec Jean Stern sur le « pinkwashing » en Israël

On ne le sait pas forcément, mais Tel Aviv, après San Francisco ou Ibiza, est devenue une destination phare des milieux gay. Il y a une dizaine d’années, l’image d’Israël dans le monde était à peine meilleure que celle de la Corée du Nord aujourd’hui. Israël était vu comme un pays guerrier et religieux, où personne n’aurait eu l’idée d’aller passer des vacances en boîte de nuit, ni de déguster des sushis vegan en bord de plage en écoutant de l’électro. Des communicants pointus, assistés par les plus grandes agences de publicité internationales ont depuis changé cette donne, projetant l’image d’un Tel Aviv moderne, ouvert et progressiste, gommant surtout les réalités douloureuses du pays : occupation militaire, répression et capitalisme sauvage. Cette opération a un nom : le «pinkwashing», la lessiveuse rose. Ou comment nettoyer la réputation d’un pays en s’appuyant sur l’aura branchée des gays, en les attirant toujours plus nombreux, et en les transformant surtout en VRP de luxe d’Israël à travers le monde. Une stratégie minutieusement décrite dans une enquête passionnante publiée par les éditions Libertalia, Mirage gay à Tel Aviv, dont l’auteur Jean Stern est mon invité cette semaine dans La Guerre des idées sur le site Là-bas si j’y suis, fondé par Daniel Mermet.

L’émission est à visionner pour les abonnés en cliquant ici: « Israël, terre promise pour les gays? »

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Rédacteur en chef du magazine d’Amnesty International France, Jean Stern nous plonge dans les réalités sociales et sexuelles d’un pays moins ouvert aux homos qu’il n’y paraît, où le discours gay friendly officiel des politiciens parfois les plus droitiers vise avant tout à faire disparaître du paysage Gaza et la Cisjordanie, en utilisant une minorité contre une autre. Au passage, Jean Stern revisite aussi l’image d’une communauté homosexuelle à tort vue comme volontiers ouverte et « de gauche », aussi bien là-bas qu’en France d’ailleurs, où le Front National sait très bien jouer d’ailleurs de ces ambiguïtés. Ainsi défend-il l’idée que les gays occidentaux sont globalement devenus « économiquement ultralibéraux, politiquement réactionnaires et idéologiquement islamophobes. » De quoi se faire de nombreux amis sur toutes les rives de la Méditerranée. Mais la résistance s’organise, comme le montre plus bas cette photo prise à Paris en 2016, certains militants gays se mobilisent pour que revienne le temps de la solidarité des luttes.

 

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